un jeudi soir frisquet de février 2010, dans le quartier chinois, Yom finit par arriver avec la motive des grands jours, attisée par cinq mois d'abstinence souterraine. Il a repéré une plaque d'accès au réseau du 13e ardt en regardant une vidéo de 10 secondes sur internet. Stan et moi soulevons la plaque et nous entrons sans souci dans le sud du XIIIe ardt. C'est une première pour nous, sauf Yom qui y est déjà allé une fois vite fait. Nous découvrons un réseau assez sauvage de galeries sans tag, bien préservées des consolidations à la truelle, avec des murs de calcaire très blanc. Nous commençons par aller vérifier visuellement si quelques puits du boulevard donne sur une plaque qui semble ouverte, mais sans succès. Le réseau se révèle assez bruyant, en raison de la proximité altimétrique de la ligne 14 du métro et des nombreux puits qui donnent directement sous les roues des voitures et les chaussures des passants.
Nous remontons donc vers le nord en progressant assez lentement car les galeries se révèlent en général plutôt basses et boueuses, en tout cas davantage que dans le GRS. Cette fois-ci, Yom n'a pas emporté sa sacoche auxiliaire, mais il reste bien chargé, notamment avec un sac militaire en forme de boudin qui doit peser 20kg (dont - il faut le dire - 4 kg de bouffe pour tout le monde). En outre, nous passons pas mal de temps à chercher notre chemin, car les plans sont loin d'avoir la précision du Nexus : certaines galeries indiquées n'existent pas et l'échelle est parfois mal respectée. C'est ainsi que nous perdons par exemple une bonne demi-heure dans le "tourne-en-rond" (ou plutôt le "tourne-à-cons" !) et plus tard autant aux alentours du petit réseau Albert.
L'avantage de marauder de la sorte en recherchant désespérément des points de repère, c'est que nous réalisons une moisson inédite de tracts : près d'une dizaine au final ! Cela permet de retrouver de l'envie car nous galérons pour atteindre certains lieux du plan, par exemple la salle Zebulon.
Finalement, par hasard et par chance en plein milieu de la rue du Chateau des Rentiers, une très jolie petite salle de pause s'offre à nous au moment précis où le moral commençait à être usé par les demis-tours. Yom sort un énorme sac de nourriture et nous démontre dans le menu que de bons ingrédients frais font de meilleurs sandwichs.
En repartant, nous arrivons dans le secteur intéressant, autour de la Place d'Italie, où se concentrent les curiosités du XIII que nous explorons méthodiquement comme autant de salles de pause : salle K, double-cabi, plaque dédicacée à un ingénieur, et salle PTT.
Sortie guillerette à 9h dans un coin de verdure désert...