Taupe Commando







un dimanche de pleine lune, descente entre 3 morts de faim, surtout moi qui ne suis plus descendu depuis 6 mois.
Avec Stan & Yom, on part dans l'idée d'aller explorer les travaux dans le secteur Arago et découvrir d'éventuelles entrées dans le nord.





Entrée en technique "commando" par une nouvelle plaque repérée vite fait.
Nous commençons par accèder dans un local technique juste sous la surface. Alors que ce local de 2m sur 3 me semble hermétiquement clos et remplis de câbles, Yom montre du doigt un trou dans le mur de 75cm sur 25cm juste sous le plafond, tout en proférant sa phrase magique : "J'ai vu des mecs passer par là sur internet".
Malgré mes doutes et comme pour mieux nous signifier qu'on ne va pas renoncer là où des m'as-tu-vu de flickeurs-youtubistes ont réussi, Yom s'engage dans le passage avec la détermination des grands jours, tout en rigolant de plaisir. Nous le rejoignons de l'autre côté, en haut d'un puits qui descend dans les carrières, et dont nous savons les derniers échelons du bas manquants.
Mais on a prévu le coup : j'ai apporté du matos d'escalade et Yom a acheté 15m de corde la veille. Comme nouvel équipement, il arbore aussi un étui pour maglite à la ceinture : autant dire que son image d'anarchiste en prend un sacré coup !
Après avoir descendu les 6 vertigineux derniers mètres en rappel sans encombre (une première pour Yom !), nous entamons joyeusement l'autoroute vers le nord. Je garde mon baudrier, des mousquetons et des sangles barrant mon torse histoire de me la péter, et de bien montrer que je ne suis qu'un alpiniste qui s'est trompé de sens dans l'altitude. Pour quelqu'un de suréquipé et qui vient de vaincre 6 mètres de vide, c'est la moindre des choses. Dans l'air des premiers mètres de galerie parcourus, flotte un doux parfum de mutinerie : celui d'avoir bien niqué ceux (igc ?) qui ont scié les derniers barreaux du puits *





Quand bien même c'est lui le guide, nous prenons soin de laisser Yom derrière nous, en 3e position, car il s'est enduit le dos de baume du tigre qui pue, à cause d'une blessure à la savate.
Nous arrivons dans le secteur Arago, très sauvage, pas mal fracturé, avec des fontis impressionnants et beaucoup de châtières où Stan s'engrouffre vigoureusement. Nous nous arrêtons un moment pour faire des photos d'une belle galerie, très propre, où certains ont disséminé des paillettes réfléchissant la lumière.



Dans l'idée de faire une pause, nous nous mettons à la recherche de la salle des Nymphéas, au plafond de laquelle pendent des soutiens-gorges.
La pause s'allonge, il est déjà tard, et nous nous sommes bien refroidis. Nous décidons donc d'explorer ce secteur à fond, quitte à abandonner l'expédition dans le nord du réseau.



De ce fait, nous - surtout Stan - repartons à l'assaut de nombreuses châtières dans le secteur, sans trop faire de découverte incroyable toutefois.





Sur le chemin du retour, vers 7h30, après être passé à la Crypte que Stan n'avait jamais vue, nous croisons un homme seul, la soixantaine, bien équipé pour faire des travaux d'excavation. Il se révèle directement très expansif, surtout sur lui-même. Cela dit, on ne va pas se plaindre non plus, vu qu'il nous "balance" environ 3 tuyaux inédits à la minute.

Sortie à 8h, pour cause d'auto-babysitting à 9h.



* "L'administration ignorait tout, et ses chefs ignoraient le reste" La culture en clandestin