Big Walls







Le grand manitou du repérage en surface a rendu son verdict : il y a une entrée ouverte qui mène dans une carrière du 92.
Même si les découvertes de Yom ont toujours été fructueuses jusqu'à présent, j'ai quelques doutes quand il commence à me parler de "plans de secours" et qu'il me montre une vague photo qu'il a prise de l'accès.

Un dimanche à 14h, avec son pote C. (dont c'est le baptême de descente) et moi, Yom soulève une grande grille horizontale sous laquelle une échelle conduit en effet dans cette carrière : quel magicien !

Nous sommes encore dehors, juste devant la bouche de cavage de la carrière, et il fait déjà 10°C de moins qu'au-dessus de la grille. En descendant la pente douce en ligne droite donnant accès à la carrière, on a la sensation que ça paraît un peu trop beau, qu'on va tomber sur un mur ou une porte fermée. Mais non, finalement, nous débouchons dans la première des deux grandes parties exploitées. On n'a jamais eu aussi froid sous terre : au jugé, la température ne dépasse pas 13°C.

La première chose qui frappe pour les châtiéristes, c'est la hauteur impressionnante sous le ciel de carrière (entre 5 et 20 mètres) et les grandes perspectives offertes par le plan des galeries à la Manhattan. La carrière est assez dégradée (tags, déchets) mais par rapport à ce que j'avais lu sur le net sur ce sujet, je m'attendais à pire. Nous déambulons au gré des "hooooo" et des "aaaaah" devant les volumes qui se dévoilent à chaque coin de murs, notamment de la part de C., émerveillé comme tout noub qui se respecte.



Plusieurs pans verticaux monumentaux offrent aux casse-cou des échelles de pierre taillées dans la masse, pour accéder à des niveaux supérieurs, sortes de mezzanines. Je grimpe une de ces échelles, pour arriver sous le ciel, vers 15 mètres de haut. De là, on peut admirer toute la carrière d'en haut : je me sens un peu comme un Rébuffat du pauvre, faisant le kéké sur ses célèbres photos.



Nous empruntons une galerie un peu plus basse qui sert de jonction avec la seconde grande partie exploitée de la carrière. Moins dégradée et plus propre, on y trouvera aussi les principaux lieux remarquables : salle nichée en hauteur, ventilateur, fresques et bas-reliefs.



Par endroit, nous installons quelques bougies et mes 2 comparses font crépiter leur reflex. Les photos sont plus dures à prendre que dans les carrières confinées : parce que les sujets à photographier sont plus loin, et les mises au point difficiles. Et sur les photos sans bougie, avec le recul, on voit davantage les halos des flashs et des torches.



Au retour, nous nous arrêtons dans l'accueillante salle des Nains pour prendre l'apéro. Ni fatigué, ni transpirant, on a moins faim que d'habitude, et le froid nous jette rapidement de la position assise immobile, surtout moi qui me pèle depuis le début parce que je suis - comme un con - en short et t-shirt.



Nous ressortons donc vers 18h, tout propre, sans avoir ouvert de plan, ni croisé personne : une très belle descente, relax et jouissive.